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ASSEMBLÉE GÉNÉRALE DE LA FNPL À LILLE Un courageux projet de prix différenciés

Le second volume se positionnerait sur les produits industriels.

La FNPL propose des contrats avec des volumes distincts dont le premier aurait un prix « sécurisé » calculé sur la base d'indicateurs négociés.

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S tanding ovation pour Henri Brichart à la fin de son discours. Devant ses troupes, le président de la FNPL a su trouver les mots, à la fois pour exprimer le ras-le-bol des producteurs après cette « terrible année 2009 » mais aussi pour porter un projet « responsable et sans démagogie », allusion à peine voilée au mouvement Apli qui a chahuté la filière en 2009. Ce fut en effet une AG très responsable, presque grave, donnant l'impression que c'est maintenant ou jamais qu'il faut agir. « Le paquebot du libéralisme ne fera pas demi-tour, notre devoir est de le dire aux éleveurs. Soit nous réussissons ensemble à dévier sa route, soit seuls quelques-uns pourront s'en sortir. »

Le projet FNPL repose toujours sur une organisation collective des producteurs, assez large territorialement, pour établir un rapport équilibré face aux transformateurs. Des OP encadrées par une interprofession forte, garante des pratiques contractuelles et capables d'offrir une transparence des marchés avec des repères sur les volumes et des indicateurs de prix. Les syndicalistes français fondent beaucoup d'espoir sur la prochaine loi de modernisation agricole (LMA) et les conclusions du groupe à haut niveau (GHN) à Bruxelles, afin d'obtenir le cadre juridique indispensable à cette ambition.

Mais la pierre angulaire de ce schéma de contractualisation entre producteurs et transformateurs sera la notion de volume et de prix. « Voulons-nous continuer à produire 91 % de notre référence comme en 2009 et se faire prendre des parts de marchés par l'Europe du Nord, ou imiter l'Allemagne en accueillant tous les volumes mais à un prix moyen guidé par les cours du beurre et de la poudre ?, interroge Patrick Ramet, rapporteur du projet à Lille. Nous proposons donc de travailler sur un modèle de volume/prix différencié. » L'idée maîtresse est d'engager la filière sur une production de base en lien avec les valorisations françaises, présentées comme plus efficientes que celles de nos concurrents. La FNPL envisage donc un premier volume, dit « sécurisé », et propose qu'il corresponde à la production de 2009, soit 22,2 Mt, « volume moyen que la laiterie France sait valoriser depuis dix ans », avance Patrick Ramet. En face, un prix défini sur la base des mêmes indicateurs que l'accord du 3 juin dernier.

Avec quelle transparence ?

A ce premier volume pourrait s'ajouter un second, facultatif, encadré par les allocations provisoires et dont le prix serait lié à la valorisation beurre-poudre. Il s'agit de donner un peu d'air à de nombreux éleveurs capables de produire à un coût marginal faible. « Le préalable à cela sera, bien sûr, une transparence des différentes valorisations et un prix réellement sécurisé sur un certain volume », précise Henri Brichart. Admettons que ce n'est qu'un projet de travail. Car comment sécuriser un volume qui compte aujourd'hui 30 % de produits industriels et autant de PGC en concurrence frontal avec nos voisins ? Tant que le différentiel de prix entre la France et l'Allemagne durera, l'étanchéité des volumes avec un double prix reste difficile à imaginer.

DOMINIQUE GRÉMY

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